Restaurant Cité BD, 2020
Esquisse pour la rénovation du restaurant panoramique La table à dessin de la Cité internationale de la Bande Dessinée et de l’Image d’Angoulême, sur invitation et avec le Domaine de Boisbuchet. Scénographie de Mathias Schwartz-Clauss. Projet abandonné suite à la crise sanitaire.
Ce projet très court de deux semaines, sans information budgétaire ni technique, est aussi l’occasion de faire le lien entre deux mondes qui peuvent aller jusqu’à se confondre : celui de la représentation conventionnelle de l’image, dont le plan technique industriel ou architectural fait partie et celui de la Bande Dessinée ou du Roman Graphique.
Inspiré des projets de concours d’Architectes, des représentations/dessins techniques des Designers des années 60-70 comme des romans graphiques contemporains, ce projet joue sur l’ambiguïté entre la naissance d’un projet (donner à voir ce qui n’existe pas encore pour discuter avec un client), la base d’une discussion pour un développement technique avec les fournisseurs et fabricants et la diffusion-communication d’un projet (raconter par l’image des intentions, presque, une histoire)
Hériter ou s’intégrer dans le travail d’un autre créateur, ici l’architecte, soulève immanquablement des questions. Quelle place donner à son propre dessin ? Cela vaut-il le coût d’essayer de donner l’ascendant à sa propre création, de nier un travail pour tenter d’occuper toute la place ?
Cette esquisse prend pour base le travail de l’architecte et tente de retrouver son essence, son dessin de base en supprimant les ajouts cumulés sur 30 ans et en assumant le caractère industriel du bâti.
La vue panoramique offerte est considérée comme l’élément central à mettre en valeur, notamment par l’utilisation de la couleur, en choisissant les complémentaires de celles du paysage.
Pour ne pas briser la vue par l’élévation de cloisons et pour garder un espace transformable rapidement selon les besoins, le mobilier — également industriel et coloré — varie et crée des zones différentes dans l’espace ; des zones visuelles, d’activités, mais aussi de conforts différents.
Au delà des points légaux et techniques liés à une remise aux normes actuelles d’un bâti de 30 ans ou des contraintes classiques d’un Etablissement Recevant du Public de cette catégorie, c’est aussi l’occasion d’imaginer appliquer à l’espace construit, une manière de le représenter : accentuer un volume en colorant ses faces de différentes nuances et intensités, renforcer un jeu d’ombres ou une profondeur par un jeu de hachures ou de valeurs de gris, souligner une arrête, un contour par un cerne noir…