Presse-Papiers, 2021

Collection de 9 presse-papiers en bois massif conçus et réalisés pour l’exposition Feuilles Volantes des livres personnels de Fanette Mellier au Signe_Centre National du Graphisme, insérés dans une scénographie de Grégoire Romanet.

Ce projet est la commande d’une collection de volumes d’un certain poids, inspirée du jeu de cube et d’équilibre en bois des années 70-80, le Badaboum. Ces volumes sont tirés des Livres magiques, Livres paysages, Astronomicon, Au soleil, Dans la Lune, Aquarium, l’oiseleur, Matriochka et Play, transposés en objets.

C’est aussi l’opportunité d’étudier plus en détail le travail d’un autre créateur et de continuer d’apprendre de lui. 

Tout en connaissant l’étendue et les implications du travail de la couleur, en particulier chez Fanette Mellier — à savoir une connaissance approfondie des matériaux utilisés, des supports aux substances appliquées, des procédés techniques de mise en œuvre liés, de leurs possibilités et de leurs marges de manœuvre respectives, des années d’expérimentations tout en remettant en jeu des heures de tests virtuels et/ou physiques à chaque projet — il manquait encore un regard sur la conception de ses formes. 

Situées à mi-chemin entre le jeu de cube et la typographie, d’apparence extrêmement simple avec la présence et la force d’une évidence, les formes de Fanette Mellier font partie des plus difficiles à obtenir, car elles sont extrêmement dessinées, travaillées et soignées, avec une attention portée jusqu’aux moindres jeux d’angles et de courbes.

Ce projet est autant un hommage, que l’occasion d’expérimenter et prendre le temps de travailler un élément scénographique avec un niveau de définition plus proche d’un objet ou d’une sculpture, plus subtil et poussé. Chaque objet part du volume aux proportions agrandies du livre auquel il se réfère, pour ensuite être retaillé jusqu’à flirter avec les limites de l’équilibre et de la matière.

Quand ils ne sont pas travaillés en placage de bois précieux, les couleurs interviennent par le travail de la peinture, en référence à la multiplicité des rendus obtenus via l’impression d’uniques encres sur papiers.

Dans l’idée de créer des pièces qui puissent être réutilisées ou conservées, les volumes doivent pouvoir fonctionner en autonomie, mais être également composés en petits groupes, en collection complète autant que s’intégrer dans la scénographie de cette première exposition.

Toutes les pièces ont été réalisées traditionnellement à la main, à l’aide d’une scie japonaise Ryoba, de rabots et de limes. Bois massif hêtre, bois massif tilleul, bois massif balsa, placage padouk, placage palissandre de Rio, peintures acryliques, résine expoxy, vernis polyuréthane, huile.

© Pernelle Poyet